Une présence!
Si la déesse Maria-Luce n'était pas, semble-t-il, visible par d'autres que Lucien et Maria qui l'avaient invitée, en revanche il se trouvait qu'Ashneene reçevait clairement la vibration des ondes vocales qui lui étaient adressées, et d’ailleurs, le père du poète avait perçu lui aussi «une présence». Seul, notre bon professeur Natan, qui ne comprenait rien à ce dialogue de sourds, commençait à s'interroger sur l'étrangeté de la discussion qui s'était établie depuis Lucien et sa mère, mais dirigée vers il ne savait trop qui! Chacun lui semblant s’adresser de tant à autre à… l’arbre le plus proche!
– Je perçois la présence d'un être de lumière, lui avait simplement adressé le père de Lucien qui le voyait perplexe...
Et puis il avait ajouté:
– Mais je peux me tromper…
– Non! Père, tu n'as pas fait d'erreur, et à vous mon cher Natan, je dois des explications: car voyez-vous, tout ce que vous constatez ici s’est obtenu moins par mes recherches en botanique et mes bons soins, que grâce à l'intervention complice d'une personne appartenant à la déité.
– Ma sœur n'a fait que nous fournir en eau, mon cher mari.
– Tu dis vrai! Maria… En un sens.
– Et quelle eau mon fils!... Reconnais qu'elle n'a pas besoin d'apports qui soient autres que ses propres sels minéraux. Puisque je n'ai vu nulle part trace d'engrais organique-ajouté, rien qui soit mélangé au sol pour le sortir de son appauvrissement, ou pour accroître sa fertilité. Alors, permets-moi de m'extasier quand je constate la productivité et la luxuriance de tes jardins, ainsi que leurs abords. J'ignore d'où elle tire autant d'oligo-éléments, de phosphore, d’azote, de potassium, de magnésium, et Dieu sait quoi encore, tout en ne dégageant aucune des odeurs qui les caractérisent. Ainsi je te le dis, quitte à me répéter: je ne sais ce que je donnerais pour voir jaillir la même eau à côté de chez moi!
– «Que diriez-vous, madame, si j'accédais à ce vœu de votre mari»? fit la voix de Maria-Luce dans l'esprit d'Ashneene...
– Je dirais que peut-être vous le feriez sous condition.
– Pardon?
Cette dernière interrogation venait cette fois de Natan, qui en bon scientifique, trouvait généralement une explication rationnelle à tout ce qui ne semblait pas l'être, mais méritait cette fois que Lucien l'éclaire à propos de sa propre métamorphose, et celle de Maria. Pourtant, l'enjeu étant de taille, car promis à déborder largement des limites régionales, il fut convenu qu'il fallait aussi prévoir d'inviter très prochainement le maire de la ville, accompagné de ses adjoints…
– À présent, si vous accordez toutes et tous quelque intérêt à ce que je rêve d'obtenir, peut-être accepterez-vous de participer à une douce promenade en notre compagnie, leur dit encore le poète…
*
⨯
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 34 autres membres