À Jamais…
Le rideau se ride doucement quand il monte au ciel.
Alors je ferme les yeux, pour mieux aimer Brocéliande:
Je contemple les Demoiselles de pierre existentielle,
Elles ont construit de grands fuseaux de légende,
Tandis que sous des dolmens, dorment des fées…
Mais de nouveau se joue la pièce: mes jours se dénouent…
Mes Muses? Des Elfes couturiers les ont habillées!
Dans la fosse orchestrée, mes amours sont mortes;
Mon cœur est fou, il bat comme un glas tambourinaire.
Tous fils rompus, mon corps pantin a claqué la porte!
Je coule Alcyon: noyé dans l’amer, me voici alcyonaire
Pourtant, dans ma mémoire, se plait la magie qui la tisse…
Car je poétise, et si dans le théâtre de la vie il peine:
Dans l’âme du poète se trame l’amour qui la plisse,
Paupières fermées, salle obscure: j’éblouis la scène!
Et puis voici venir des Demoiselles filandières,
Elles m’invitent dans leurs cercles à la danserie;
Belles et brunes au teint nacré, blondes ouvrières,
Flottent aux vents leurs cheveux tels des fuseaux en féerie…
Pourtant le vieux clown n’aura pour suaire qu’un rideau;
Je le tirerai moi-même, timidement, de l’ombre de mes nuits.
Falbala falsificateur, pour masquer mon rafiot échoué sur lido!
Lors, en lui, je m’endormirai sur le sable, coque décharnée:
Plus de voiles, nulles autres toiles, sinon que celles des cousettes!*
Mais mon corps: le cœur gai gisant sur la dune charmée,
À jamais sans stèle, comme Brassens: fera la bronzette!
RHD
(*Araignées)
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