"pink moon" (lune rose)
Artémis est une femme jeune et belle qui parcourt mon ciel sur un char d'argent à deux chevaux. De ces amours avec Zeus elle eut deux filles. Pourtant la sélène peut aussi avoir une couleur rougeâtre à une époque de l’après pâques… Comme j'en rêvais encore, à l'automne de ma vie.
C'était un soir inoubliable en Arcadie
Que fut écrit dans mon ciel l’amour du dieu Pan
Pourtant par négligence la belle transie
Aura comme la mienne, bien d’autres Amants
Je l'ai compris l'aurore d'un clair de nuit
Qui préparent aux matins proches de l’après Pâques
Ce fut donc à l'heure de ce moment bénit
À l'instant gris où tout devient dionysiaque
Quand les cieux printaniers sont sans nuages
Que roussissent au dernier gel les trop jeunes pousses
S'instruisant auprès d'une étoile au clair visage
Descendit ô merveille une gaie Dame rousse
Elle arriva là où je ne l'attendais pas
Tombant du ciel rien que pour moi, prétendit-elle
Quittant son effigie elle allait ici-bas
Pour connaitre une ère un peu plus providentielle
Avec moi qui ne suis qu'un Endymion berger
Hermite en sa grotte au Latmos qui survit
Mais nous voici déjà par l'amour enlacés
Empruntant à Gaïa pour un tout autre lit
Que celui dehors qui fut battu de très froid!
Lors, au risque vrai de l'aimer à en mourir
Pour la belle je me sentis devenu roi
Louant tout de ce qui peut néanmoins unir
Car conscient d'être plus vivant qu'elle et chaud
Je m'enquis pour mieux plaire à sa beauté lunaire
Puis entrepris de feuilleter face à son dos
L'éphéméride de ses bienfaits luminaires
Sacrant pour elle afin d'offrir mon corps d’amant
Sans connaitre s'il sera demain immortel
L'acte présent faisant alors événement
Je restai là timidement serré contre elle
Mais pressentant déjà la ferveur de son cœur
Attestant en passant que le rêve est magique
Jurant qu'en son œuvre surgit tant de bonheurs
Que l'instant par instinct se ressent magnifique
De souffles qui s'exhalent en les nombreux soupirs
De Déesse olympienne en l’espace éthéré
Pour qui même la face cachée est sourire
Voit rousse et belle venue sa Séléné
Aérienne descendue un soir sur la terre
Vers un pâtre né amant de sa divinité
Comme pour l’acquitter de son ministère
Tu es venue sensible d'outre proximité
Los les regards qui se croisent s'accrochent
Il se dit de jolis mots s'adressant à toi
Mais la jalousie est mère d’autres titans
Que ta beauté sans la vertu laisse pantois
Jusqu’à tenter noyer ton frère hélios en l’Èridan
Ceux-là qui prennent feu pourront bien t'éteindre
Tes braises froides resteront mêlées aux miennes
En rêve, rien ne saurait m'empêcher de t'étreindre
Pas plus que faire déchanter mes amours antiennes
Qui savaient m'emporter dans de violents désirs
Alors que j'allais prendre feu dans l'âtre exquis…
Mais les retenais pour te mieux sentir frémir.
Las, je ne vis séant qu'hivers attendrissants.
Aïeul égaré poétisant seul ses nuits
Caressant quelques souvenirs resplendissants
À leur lumière, se débarbouillant du gris
Tandis qu'un léger souffle s'immisçant complice,
Frôle un fantôme en mon âme inconsciente
Tel un baiser dans le cou de mon rêve et glisse
Vers les abysses de ma pensée chancelante.
Alors je m'accroche et persiste, je caresse mon torse, imaginant le tien qui me tourne le dos. Malgré ta muraille, je suis nu contre toi et je t'entends murmurer quelle fougue! Quelle envie! Quelle ivresse!!!
Quel merveilleux amant je fais! À la fois empreint de fougue et de délicatesse , j'ouïs ton cœur qui palpite mais ne jouit. Il ne sait voir ainsi le désir qui m'habite...
NB: Concernant Endymion : Zeus promit de lui accorder la réalisation d'un vœu, Endymion choisit l'immortalité aux dieux, quitte à rester plongé dans un sommeil éternel.
Dans tous les récits qui sont consacrés, il dort à jamais, immortel mais toujours inconscient. Demeurant aussi beau, il repose étendu sur le flanc de la montagne, aussi lointain et immobile que dans la mort, mais chaud et vivant; et nuit après nuit, la Lune lui rend visite et le couvre de baisers… D'autres vous diront qu'elle l'aurait endormi, afin de pouvoir à tout moment le rejoindre et l'embrasser. Mais on dit aussi que cette passion ne lui apporte que peine… Et moi d'y mêler ma pauvre histoire de mortel insignifiant en tout! Alors allez savoir qui m'aime, me lit, ou s'en fout!?
RHD
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